vendredi 10 février 2017

Risque imminent de larges opérations militaires dans le Donbass / Imminent risk of wide military operations in Donbass

source : http://lesakerfrancophone.fr/risque-imminent-de-larges-operations-militaires-dans-le-donbass

Saker US

Par The Saker – Le 8 février 2017 – Source thesaker.is

La plupart d’entre vous doivent maintenant avoir entendu divers rapports sur la détérioration rapide de la situation en Ukraine. Beaucoup, cependant, ont pu les rejeter parce que, soyons honnêtes ici, nous avons eu tant de faux avertissements au sujet d’une attaque ukronazie imminente, que nous nous sommes habitués. En fait, il y a eu de nombreux incidents précédemment, mais cette fois-ci, je vois assez d’indicateurs et d’avertissements pour justifier un autre avertissement. Voici les nouveaux éléments :


1. Au cours des derniers mois, les Ukrainiens ont progressivement amassé une force très importante, estimée par la plupart des observateurs à 120 000 soldats. Certaines unités ont été déplacées loin de la frontière de Crimée et de la ville de Marioupol et déployées tout au long de la ligne de contact dans le Donbass.

2. Les Ukronazis ont officiellement admis qu’ils mettent en œuvre ce qu’ils appellent une tactique de « saut de grenouille » dans le Donbass qui consiste à prendre lentement mais constamment le contrôle de la zone grise censée séparer les deux côtés et ils ne font pas de rapport sur les territoires qu’ils ont « libérés ».

3. Porochenko n’a, de toute évidence, aucune idée sur la façon de procéder. Cette faiblesse est ressentie par les principaux politiciens ukrainiens, qui ont récemment fait des déclarations fortes à l’appui d’une « solution » militaire. Ces politiciens comprennent Yulia Timochenko et Dmitry Iaroch. Si Porochenko ne fait rien, ils l’appellent un lâche, s’il ordonne une attaque sur le Donbass, ils vont le traiter de perdant. Pour les nazis, c’est une situation gagnant-gagnant.

4. Les experts s’accordent à penser que la junte d’Ukronazis est horrifiée par l’élection de Donald Trump et qu’ils ne voient qu’une option pour lui forcer la main : obliger la Russie à intervenir ouvertement pour défendre les républiques de Novorussie, ce qui aboutira à une défaite militaire pour l’Ukraine, mais aussi à une victoire politique, car les États-Unis et l’UE ne peuvent pas permettre aux Russe de vaincre ouvertement les Ukrainiens sans réagir.

5. Les Ukrainiens ont avancé des systèmes d’artillerie lourde, y compris des missiles balistiques et des lanceurs de fusées à longue portée, qui peuvent frapper le centre-ville de Donetsk. Des chars MBT ukrainiens et des véhicules blindés APC / IFV sont également vus en grand nombre, tout au long de la ligne de contact. Le déploiement de tels systèmes est une violation directe de l’Accord de Minsk-2, mais les Ukronazis ne semblent pas s’en soucier.

6. De plus en plus de politiciens ukrainiens déclarent ouvertement que les Accords de Minsk sont morts et que seule une solution militaire est possible. Certains membres du parlement, la Rada, veulent déclarer la guerre à la Russie.

7. Les Américains surveillent de près la situation, des drones américains ont été détectés tout au long de la ligne de contact, mais Donald Trump semble avoir décidé qu’il n’a aucun intérêt à arrêter les Ukrainiens. Les mauvaises langues diront qu’il n’a pas la sagesse ou la volonté politique pour agir. Ceux qui ont encore espoir en Trump disent qu’il veut laisser les Ukronazis attaquer, uniquement pour placer le blâme sur eux et les diminuer politiquement.

8. Très intéressant, pour la première fois, la plupart des experts russes qui participent aux émissions de débat à la télévision russe disent ouvertement que si les Ukronazis reviennent officiellement sur l’Accord de Minsk et attaquent le Donbass, la Russie devrait unilatéralement lancer une opération de pacification et imposer la fin des hostilités dans le Donbass et ensuite s’occuper des plaintes venant des États-Unis et l’Europe. Ils soulignent que les États-Unis et la Turquie ont de grandes forces déployées en Syrie dans l’illégalité totale et qu’ils ne sont pas en mesure de critiquer la Russie pour avoir imposé une fin à l’opération de combat juste à la frontière russe.

9. Il y a des rapports constants que les forces de Novorussie sont en état d’alerte maximum et qu’elles attendent impatiemment un feu vert pour enfin lancer une contre-offensive contre les Ukronazis. Les forces de Novorussie sont beaucoup plus petites, dans la fourchette de 30 000 à 40 000, mais elles sont beaucoup mieux formées, commandées et équipées, et elles sont sur la défensive. Leur moral est très élevé, en contraste net avec les forces ordinaires ukrainiennes (le moral des bataillons de volontaires nazis est, selon les informations, aussi élevé).

10. Il y a également des rapports que le Vent du Nord et le Voentorg [livraison de matériel par les Russes, NdT] ont beaucoup augmenté. Si tel est effectivement le cas, et je crois que ça l’est, cela me conduit à conclure que les services de renseignements russes anticipent une attaque inévitable.

11. Le ton politique officiel venant de Poutine et de Lavrov est très dédaigneux envers Porochenko, qui est présenté comme un politicien stupide, incompétent, immoral et fondamentalement fini, qui est à la fois réticent et incapable de travailler à une résolution pacifique du conflit. Je suis tout à fait d’accord avec cette caractérisation. Il semble que le Kremlin ait essentiellement renoncé à Porochenko.

12. Les politiciens russophobes de l’UE, qui sont également horrifiés par l’élection de Trump, encouragent les Ukronazis à déclencher une guerre, qu’ils considèrent comme leur dernière chance de créer l’hystérie russophobe en Occident, tout en étant leur dernière chance de rester encore marginalement pertinents sur la scène internationale. Les Allemands et les Britanniques, en particulier, semblent en rajouter sur leur politique consistant à « blâmer la Russie pour n’importe quoi ».

Pour toutes ces raisons, j’estime qu’il y a une forte probabilité qu’une opération de combat à grande échelle entre les Ukronazis et la Novorussie reprendra dans les prochains jours. À ce stade, je ne vois qu’une chose qui pourrait l’empêcher : un ordre fort et déterminé du Président Trump disant aux Ukrainiens de s’arrêter, de se retirer et de revenir à la table des négociations. Hélas, je vois une telle action du président Trump comme très improbable.

Le printemps a toujours été le meilleur moment pour les opérations de combat offensives en Ukraine. Les routes s’améliorent, le feuillage revient aux arbres et aux buissons et les températures commencent très lentement à remonter. Je soupçonne que la junte aurait préféré attaquer plus tard, en avril-mai, mais l’élection de Donald Trump a clairement créé une panique à Kiev et, puisque les Ukronazis n’ont aucune chance de gagner (leur seul objectif est de forcer une intervention russe), une attaque en février pourrait être une option acceptable pour eux.

The Saker

Traduit et édité par jj, relu par nadine pour le Saker Francophone